Le retrait prochain du propofan (di-antalvic) : l’occasion de faire un sevrage !
Publié le 4 Février 2011
Mon article (et mes angoisses !) sur le retrait du propofan (j’en prenais 6 par jour) a déjà un an ! Après mon sevrage en juin 2010, je n’y croyais tellement pas que je repoussais l’écriture de l’article « le sevrage, ça marche ! ». Il y a quelques jours, un pharmacien (Émile) écrivait que la disparition des baleines à bosses était bien plus importante que le retrait du Propofan. Évidemment, vous qui souffrez à avoir envie de vous écraser le cerveau contre le mur, cela vous a quelque peu énervés. Je dirais donc à Émile que je comprends son point de vue car la sauvegarde des animaux est une priorité (je rappelle que je suis prof de biologie !). Mais Émile ignore une chose : lorsqu’on a un marteau-piqueur dans le cerveau, la baleine à bosses, on s’en fout ! Comment réconcilier Émile avec vous, chers migraineux ? En vous apportant mon témoignage : oui, il est possible de vivre sans Propofan (voilà une phrase que je ne pensais jamais pouvoir écrire !). Lorsque ma neurologue (rencontrée lors de ma participation à l’émission « Allo docteur » comme quoi, la vie fait bien les choses) m’a affirmé que « oui, c’est possible, de vivre comme tout le monde sans propofan » j’étais sceptique. C’était il y a huit mois. À l’époque il me fallait 6 propofan et un demi triptan par jour, et malgré cela, j’avais encore pas mal de crises de migraine, mais ça me permettait de travailler. Aujourd’hui, je prends un triptan par mois et zéro propofan. J’ai encore quelques migraines, mais elles sont beaucoup plus courtes et passent facilement avec de l’Apranax (qui, avant le sevrage, était inefficace). Et si j’ai eu le courage de faire ce sevrage c’est à cause (grâce à) l’arrêt prochain du propofan. Du coup, ce que je voyais avant comme la catastrophe du siècle, m’apparaît maintenant comme une chance ! Oui, le sevrage est dur et long (phase difficile de deux mois, à faire obligatoirement en arrêt maladie, ou comme moi, durant les vacances scolaires d'été, youpi!). Mais il faut savoir que les méthodes de sevrage ont évolué, et que plusieurs centres anti-douleurs utilisent le même protocole qui est très efficace (voir mon article précédent pour les adresses). Pendant le sevrage à l’hôpital, vous avez une transfusion d’un antidouleur chaque soir (souvent du laroxyl ) et vous avez droit à un anti-inflammatoire par jour. Vous restez au moins deux semaines à l’hôpital et sortez ensuite avec un traitement testé à l’hôpital. Je ne peux que vous encourager à prendre RV dans ces centres (il risque d’y avoir affluence en septembre, alors faîtes-le avant). Assurez-vous qu’il s’agit bien de ce protocole. Je dis bravo à ceux et celles qui vont se lancer. Je ne me suis pas étendue sur tous les avantages, mais, ayant repris le footing depuis peu, j’ai triplé mon temps (bon, il est vrai qu'avant je ne courais vraiment pas longtemps...)! Sans parler des bienfaits pour le foie (le paracétamol étant très nocif pour lui). Et, bien sûr, n’oubliez pas de nous donner des nouvelles quelque temps après le sevrage. Et pour finir, voici un lien (merci Nathalie) avec petite vidéo sur le sevrage (très courte). vidéo et articles